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des réfugiés

Sur les bateaux, il y a une majorité de femmes et d’enfants dont beaucoup sont très jeunes. L’autre jour, par exemple, nous avons recueilli un bébé de douze jours.

Nous devons remplir le vide laissé par les autorités, c’est la triste vérité. Nous ne devrions pas avoir à être ici. Ce sont les gouvernements qui devraient faire ce travail.

C’est rare qu’en Europe, une situation pousse tant de volontaires à venir aider. Je pense que c’est la première fois qu’une telle crise humanitaire se déroule à nos portes et qu’elle implique directement notre population. C’est tout à fait accessible et facile. Nous avons tous, Européens, croisé le chemin ou entendu le récit de migrants dans nos pays, nos villes ou nos villages. Pour moi, nous sommes toutes et tous impliqué.e.s

Une fois qu’elles arrivent en Europe, ces personnes ont le droit de demander l’asile dans le pays dans lequel elles débarquent. Cela fait partie des droits humains. Ensuite, elles peuvent être ré-installées dans un autre pays d’Europe. Parmi toutes les personnes arrivées sur le sol grec, seules 2,3% d’entre elles ont été re-installées ailleurs en Europe. La très grande majorité passent de très longues années de leur vie à attendre, à dormir dans des camps. Elles attendent qu’on leur dise si elles peuvent partir. Il y a tout ce système d’entretiens entre lesquels il faut parfois attendre deux années. Pendant ce temps, ces personnes n’ont pas le droit de travailler et les enfants n’ont pas le droit d’aller à l’école. Tous ces obstacles à une vie normale provoquent énormément de problèmes psychologiques chez les adultes et mettent les enfants en grande difficulté en les privant d’éducation.

Sauver des vies en mer n’est que la partie physique de notre travail. L’autre partie, c’est d’être témoins et de raconter ce que nous voyons. Ici, nous sommes les yeux et les oreilles de la mer. Sans nous, personne ne parlerait de ce qui est en train de se passer. En Méditerranée centrale, sans les bateaux des ONG, personne n’aurait idée de ces traversées. On en peut rien y faire si ce n’est témoigner de ce que nous voyons. Sans nous, personne n’en parlerait et les gouvernements étoufferaient les voix qui se lèvent en feignant de ne pas les entendre. C’est donc à nous d’en parler, de montrer photos, des interviews, de filmer chaque sauvetage avec nos Go Pro… Nous sommes les témoins de cette situation. C’est une responsabilité et elle est énorme.

L’un des défis les plus importants, c’est de comprendre que ces personnes fuient toutes pour des raisons différentes, aussi légitimes les unes que les autres. Leurs pays s’effondrent et elles doivent s’en échapper. Elles ne représentent pas une menace pour nous. Ce sont simplement des gens comme vous et moi qui aspirent à une vie meilleure. Il est important que nous changions notre façon de considérer cela et que nous comprenions qu’un jour, nous pourrions être à leur place. Qui sait de quoi demain sera fait dans un tel monde ?

Il a dû fuir la Syrie et a permis à de nombreux enfants réfugiés d'aller à l'école. Elle est anglaise et participe à des opérations de sauvetage en mer Méditerranée. Mohamad, 20 ans, et Mary, 24 ans, racontent ce qui les pousse à s'engager pour les autres.

C’est une carte postale (les plages, les vacances) qui ne demande qu’à être retournée, comme soufflée par un air de réel ! Voici l’équipe du film sur l’île de Lesbos, où Flore et Melati rencontrent Mary Finn. Cette jeune femme s’est engagée, dès ses 18 ans, dans des opérations de sauvetage en mer de migrants au large de la Grèce. Un sujet évidemment terriblement poignant, et une rencontre émouvante, non seulement avec Mary et ses équipiers, mais aussi avec une famille de migrants tout juste débarquée… Flore Vasseur nous raconte.

Durée : 22:20